Confirmation d’une Ecriture
Le style DUVERT dégage des personnages qu’il peint, une énergie thérapeutique extraite de caricatures fortement coloristes. Se manifestant dans un mouvement large et puissant du pinceau, à la gestuelle instinctive et spontanée, il libère une pulsion plus qu’il ne la réprime.
Le dessin se reconnaît à ses formes allongées qu’il saisit dans l’image du cyprès, lors de son séjour en Provence. A partir de là, il y a dans cet allongement des lignes quelque chose de phallique, dont le motif s’imprègne avec obsession et déterminisme. De sorte que l’on peut dire que c’est l’instinct du geste qui créé le sujet, le menant jusqu’à son terme le plus équivoque.
Le choix des sujets à dominante « religieuse » n’est pas sans le distinguer de tout ce qui a pu être fait dans le domaine de l’Art Sacré, donnant une direction nouvelle à l’espace sacral, controversant les croyances et les certitudes dogmatiques. Son style est le révélateur d’une mystique dans ses rapports équivoques entre Dieu et l’Homme.
Certains ont vu dans ses toiles une continuité du Gréco, s’apparentant en quelque sorte dans cet art des transfigurations qui partent d’un Christ ou de la vie d’un Saint pour nous conduire au délire le plus total. Ce transformisme qui allonge tout, retourne également les silhouettes et la terre elle-même, en réinventant une grammaire des couleurs.
Le Noir est omniprésent comme fond de toile, il est substance universelle où se forme et se résorbe la lumière.
Il y a de l’exaltation, de l’immédiateté conjuguées avec le divin et sa volupté, le tout habité par le sentiment du Sublime.
La reconnaissance de son écriture ne se comprendra qu’à travers des mouvements avant-gardistes qui revendiqueront avec lui le droit d’inverser les rapports de valeur entre religion et société.
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Son Orientation
Après s’être éloigné de l’expressionnisme pur, du moins dans la forme mais pas dans l’esprit, DUVERT sent bien qu’il conduit son champ de vision vers une quête iconoclaste, où la dérision, parfois proche de la caricature, réussit en même temps qu’il désacralise son sujet, à le rapprocher du monde des symboles et des archétypes primitifs. A force de chercher dans l’épaisseur de la touche, il a réussi à creuser le mystère de la matière lumineuse sans pour autant révéler de quelle substance surnaturelle elle est faite.
L’instantané, l’immédiateté du geste avec lesquels il travaille permettent d’arriver à une expression plus vive que si elle était trop réfléchie. Les idées qui le traversent font d’un seul coup choc avec d’autres choses qui n’ont pas forcément leurs cohérences entre elles, mais qui ont l’avantage de créer en lui une recomposition mythique du sujet, jointe à des articulations thérapeutiques.
En réalité, sa façon de voir le monde religieux du sacré tel qu’il a dû l’affronter autrefois en tant que prêtre, si fascinantes que furent pour lui ses images, se trouvent aujourd’hui en rupture de choc par le révélateur d’un conscient créatif et illuminé.
Poussé par le nouveau débat sur Art Sacré et Art Religieux, qu’il place dans son œuvre au centre d’une réalité actuelle à la recherche de nouveaux symboles, il sent la nécessité de trouver dans la mouvance des nouvelles théologies Critiques, de nouvelles formes.
DUVERT commence alors à donner naissance à son courant Critique qui constitue à présent l’essentiel de son œuvre.
Cette tendance apparaît depuis 1987 dans sa période la plus expressionniste et se confirme dans la transformation de son écriture actuelle.
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